Humanitaires : Comment rebondir après un licenciement ?

Si tu travailles dans l’humanitaire et que tu as été licenciée (ou si tu risques d’être bientôt licenciée, ou qu’aucun poste ne t’a plus été proposé), c’est à toi que je m’adresse aujourd’hui ! Je te décris en quoi ce licenciement t’impacte particulièrement et le cheminement qui peut t’aider à bien rebondir face à cette situation.

JE T’EN PARLE DANS CETTE VIDÉO ! (que tu peux aussi retrouver ici sur Youtube).

C’est sûrement vrai qu’en t’engageant dans l’humanitaire, tu savais que ton parcours professionnel serait rempli d’incertitudes ! Et pourtant, tu n’avais pas imaginé qu’un jour tu serais licenciée de ton organisation humanitaire !

Il est possible que tu te sentes un peu démunie et que ce licenciement réveille en toi des doutes, des peurs, des remises en question, des regrets et de la colère aussi !

C’est normal ! Je t’explique pourquoi.

Pourquoi ce licenciement t’impacte autant ?

En tant qu’humanitaire, ce licenciement n’est pas qu’une rupture professionnelle.

Quand tu perds ton emploi, que tu sois humanitaire ou non, tu perds une grande part de ton identité. Pourquoi ? Parce que dans notre société actuelle, l’identité est étroitement liée à la vie professionnelle.

C’est déjà une difficulté à surmonter, mais en tant qu’humanitaire, c’est encore plus complexe. Pourquoi ?

Parce que pour toi, travailler dans l’humanitaire c’est bien plus qu’un travail, c’est un engagement que tu as pris, probablement avec passion et motivation. Tu réalisais peut-être même un rêve en intégrant cette organisation humanitaire ?

Il est vrai aussi que si tu as travaillé sur le terrain, avec cet engagement, tu as accepté d’adopter un mode de vie tout à fait particulier, dans des contextes sécuritaires souvent difficiles, où ta vie sociale et personnelle se sont fortement imbriqués à ta vie professionnelle. Constat : tu as fait pas mal de sacrifices.

En résumé, tu ne perds pas seulement ton travail, mais que c’est tout ton engagement, ton choix et mode de vie qui est remis en cause !

Si tu es licenciée alors que tu es sur le terrain, tu fais face à des défis supplémentaires.

En étant sur le terrain, avec ce licenciement, tu dois non seulement quitter ton poste, mais aussi ton pays d’accueil, tes amis, ton logement, tes collègues : ta vie sur place !

Ton licenciement perturbe tout le reste de ta vie ! Tu dois non seulement trouver un nouveau travail, mais aussi un nouveau lieu de vie, un nouveau logement, une nouvelle vie sociale, etc.

Ton licenciement bouleverse la vie de ta famille.

Si tu es sur le terrain avec ta famille, et que c’est toi qui portes le projet professionnel en expatriation, ton licenciement bouleverse aussi la vie de ton conjoint et de tes enfants. Ils doivent, eux aussi, quitter leur maison, leur pays d’accueil, leurs amis, leur école, un travail trouvé sur place !

Tant que tu n’as pas retrouvé de travail, se pose alors des questions cruciales telles que la continuité scolaire pour tes enfants, le rebond professionnel pour ton conjoint, le futur lieu d’habitation de toute la famille !

Tu ressens une grosse pression pour retrouver un emploi immédiatement.

À ce stade, tu sais que tu as diverses options professionnelles :

  • Continuer dans le secteur humanitaire dans une autre organisation.
  • Quitter le secteur humanitaire pour un poste dans un autre secteur ou domaine.
  • Devenir freelance ou consultant.
  • Te reconvertir à tout autre chose.
  • Créer ton entreprise.

Mais peut-être que tu ne sais pas trop dans quelle direction aller ? Ou si tu sais, tu ne sais pas précisément comment ?

Et pourtant, tu te mets une énorme pression pour retrouver un emploi au plus vite !

Par ailleurs, ton entourage et tes proches s’inquiètent pour toi. Ils prodiguent leurs bons conseils sur ce que tu devrais faire immédiatement : réécrire ton CV, postuler, activer ton réseau, arrêter de travailler dans l’humanitaire pour retrouver ce qu’ils considèrent comme « une vie normale », faire ci et faire ça !

Je parie que tout le monde te demande d’agir, et d’agir vite !

Alors que toi, tu te dis que c’est peut-être aussi une opportunité pour faire le point, réévaluer tes choix, écrire un nouveau chapitre professionnel.

Est-ce que ce que je décris fait sens à tes yeux ?

Si oui, je te propose quelques pistes de réflexion sur comment cheminer après ce licenciement, sans précipitation, un pas après l’autre. C’est ce cheminement qui va te permettre de prendre du recul pour prendre l’élan nécessaire pour rebondir à la suite de ton licenciement.

Le cheminement pour rebondir après ton licenciement.

1er pas : T’armer de patience pour intérioriser ce changement.

T’arrêter et prendre du recul, avant d’amorcer quoi que ce soit !

Ton licenciement est un changement extérieur qui provoque une transition intérieure. Cette transition intérieure est un processus nécessaire qui te permet d’accepter ce changement. C’est donc primordial de lui accorder de l’attention et du temps.

Pour intérioriser ce changement, tu vas passer par ces 3 phases (aussi expliquées dans cet article) :

  1. Clore ce chapitre de vie.
  2. Vivre une période remplie d’incertitudes et d’opportunités.
  3. Ouvrir un nouveau chapitre.

La bonne nouvelle, c’est que les étapes que je propose dans les pas suivants vont t’aider à intérioriser cette transition.

2ème pas : Recharger tes batteries.

Amorcer une transition nécessite une bonne dose d’énergie et de motivation. Sans quoi, tu ne peux pas espérer avoir les idées claires et prendre des décisions avisées.

Je parie qu’actuellement ce licenciement occupe toutes tes pensées, impacte tes émotions et dévore ton énergie. Tu te sens à plat, tu dors mal et ta charge mentale t’assomme.

C’est essentiel, même si cela te semble contre-productif, de commencer par recharger tes batteries. Comment ? En prenant soin de toi ! Ou mieux encore, en commençant par des vacances !

Lorsque tes batteries seront rechargées, tu pourras adopter le bon état d’esprit pour accueillir de nouvelles idées, des opportunités inattendues, des solutions !

3ème pas : Te reconnecter avec l’aventurière qui sommeille en toi.

Quand tu as pris la décision de t’engager dans l’humanitaire, tu n’as pas choisi la facilité ! En intégrant ce secteur, tu savais que les incertitudes sur ton avenir professionnel faisaient partie du lot. Tu as accepté des missions, sans connaître la durée et las suite et tu t’es adaptée à des postes, des responsabilités, des contextes, des cultures totalement inconnus au départ.

À maintes reprises, tu as déjà démontré, dans le cadre de ton travail d’humanitaire, que tu sais t’adapter et rebondir face aux changements.

Te reconnecter à l’aventurière qui sommeille en toi, c’est prendre conscience qu’en tant qu’humanitaire, tu as les ressources en toi, tu es une championne de l’adaptation ! Tu as su le faire ! Tu sauras aussi le faire cette fois !

4ème pas : Te défaire de tes croyances inutiles.

Je parie que tu as certaines croyances bien ancrées en toi qui malheureusement ne te rendent pas service.

J’entends souvent des humanitaires me dire : « C’est difficile de valoriser mon expérience hors du secteur humanitaire ! », « Je n’ai pas le bon profil : il trop généraliste (ou trop spécialiste…selon la personne) », « Il me manque des qualifications », « Je suis à un âge où c’est difficile de trouver du travail », « Le marché du travail est bouché », etc.

Et toi, quelles sont les croyances que tu as sur toi et sur le marché du travail ? Quelles sont celles que tu entends autour de toi ?

Qu’elles soient fausses ou correctes, elles te desservent ! Inutiles de les ressasser ! Défais-toi de toutes tes injonctions négatives et pessimistes et adopte des croyances qui te seront utiles, inspirantes.

Je parle aussi de ces croyances inutiles dans cette vidéo.

5ème pas : Évaluer concrètement ta situation financière.

Alors que tu te retrouves sans emploi, ce qui pèse probablement lourdement sur tes épaules, c’est la question de tes ressources financières.

Je rencontre beaucoup d’humanitaires qui sont anxieux à l’idée de ne pas travailler et de perdre leur sécurité financière. Pourtant, souvent, ce sont les mêmes qui n’ont pas pris le temps de faire les calculs. Alors je te l’accorde, ce n’est pas la partie la plus fun du processus, mais c’est pourtant essentiel d’avoir une évaluation correcte de ta réalité financière actuelle.

Il est temps de faire les comptes, calculer quelles sont tes économies et bien sûr aussi faire le point sur les soutiens financiers : Est-ce que tu as reçu une compensation de licenciement ? Est-ce que tu as droit à un accompagnement de coaching payé, à une formation payée, ou les deux ? Peux-tu bénéficier de la caisse de chômage ? etc.

Savoir où tu en es financièrement aujourd’hui, précisément et très concrètement (avec des chiffres à l’appui) est essentiel pour planifier cette transition.

6ème pas : Te recentrer sur tes besoins et envies.

Quand tu travailles dans l’humanitaire, c’est courant de mettre les besoins des autres avant les tiens.

Alors là, tout de suite, c’est l’opportunité de faire l’inverse et de te poser la question de quelles sont vraiment TES besoins et TES envies ?

Quels sont tes besoins personnels, professionnels, financiers, sociaux, amicaux, familiaux, physiques, sportifs, au niveau des loisirs, de ton développement perso et pro ? Qu’est-ce que tu ne veux plus et qu’est-ce que tu veux privilégier aujourd’hui dans ta vie ?

Et aussi, quelles sont tes envies : ce qui fait chanter ton cœur, ce que tu aimes faire, ce qui te met en état de flow ? Quelles sont tes valeurs, celles qui déterminent ce qui est vraiment important à tes yeux en ce moment ?

7ème pas : Déceler et valoriser ce que tu as à offrir.

Je vois trop souvent des humanitaires qui commencent leur réflexion en se demandant quels sont les postes disponibles ou les profils recherchés sur le marché du travail.

C’est prendre le problème à l’envers ! Tu as besoin de déceler d’abord ce que tu as à offrir et de là, valoriser ton profil selon ce que le marché du travail recherche !

Tant que tu n’as pas fait le point sur ce que tu as à offrir, tu gardes une idée biaisée sur ton parcours et tes compétences, souvent à ton détriment ! Il est nécessaire à ce stade d’aller collecter TOUTES tes pépites en revisitant quelles sont tes expériences, tes réussites, les apprentissages tirés de tes échecs, tes compétences académiques, professionnelles et surtout aussi personnelles (soft skills), tes forces, tes qualités, ce qui te rend unique.

8ème pas : Clarifier ce que tu veux vraiment.

Avec les 7 premiers pas, tu t’es préparée à ce pas là ! C’est maintenant que tu peux te poser les bonnes questions et t’autoriser à explorer toutes les pistes possibles sur ce que tu veux vraiment !

Qui est ton futur toi idéal ? A quoi ressemble ta vie idéale, ton job idéal ? Qu’est-ce que tu veux vraiment : pas demain, pas dans 6 mois, mais plutôt dans 5 ans ?

Ne te concentre pas uniquement sur le domaine professionnel et profites-en pour inclure tous les domaines de ta vie (pro, perso, amical, familial, environnement physique, loisirs, financier…), tout ce qui te semble essentiel pour une vie épanouie.

Ta vision idéale te projette dans 5 ans, tu n’as donc pas besoin de l’atteindre dans les semaines à venir. Tu auras le temps de mettre en place ce qu’il faut pour l’atteindre (grâce à ta stratégie plus bas), pas à pas, d’ici 5 ans !

Fixe-toi des objectifs clairs, concrets, optimistes, positifs, inspirants !

9ème : Définir un plan d’action et une stratégie pour rebondir professionnellement.

Tu sais maintenant ce que tu veux. Tu sais aussi qui tu es et ce que tu as à offrir.

De là, c’est parti, tu peux rédiger ton plan d’action et ta stratégie pour planifier cette transition.

Définir tes options et les étapes. Est-ce que tu vas immédiatement rechercher le type de poste que tu avais imaginé dans ta vision à 5 ans? Ou est-ce que tu envisages une étape intermédiaire : Un poste tremplin ? Une formation ?

Probablement que ton plan d’action comprendra de communiquer clairement sur ce que tu recherches et ce que tu à offrir, d’actualiser ton CV et ton profil LinkedIn.

Il est important aussi d’envisager des plans de contingences, B ou C, en prenant le temps d’imaginer quels pourraient être les obstacles et les difficultés. C’est toujours mieux d’y être préparée !

Et pour finir, pense aussi à identifier quel est le soutien dont tu as besoin : Une copine dans les RH qui peut relire ton CV ? Un collègue dans une organisation où tu rêverais de travailler qui peut t’aiguiller ? Un coach pour t’aider à clarifier ton prochain chapitre professionnel ? Un ancien humanitaire reconverti qui pourrait te mentorer avec des conseils basés sur sa propre expérience ?

10ème pas : Activer et cultiver ton réseau professionnel et personnel.

Ah le réseau ! Ce fameux réseau ! Vous êtes nombreuses à trembler rien qu’à l’évocation de ce mot ! Et pourtant, après avoir cheminé jusqu’ici, tu es prête pour activer et cultiver ton réseau !

La clé ici, c’est de ne pas te positionner en tant que personne qui demande quelque chose, mais simplement de l’aborder comme un amical réseau de professionnels, collègues, connaissances, personnes qui seront ravis de te rencontrer, d’échanger, de bénéficier aussi de tes réflexions et partages.

Et finalement, bien souvent, tu te rendras compte que c’est toi qui leur rends service ! Que ce soit en les écoutant, en s’intéressant à eux, en partageant tes réflexions, en les mettant en contact avec quelqu’un d’utile ou en leur permettant de t’aider (et d’aider leur propre réseau), en te mettant en contact avec quelqu’un qui avait justement besoin d’un profil comme le tien !

Inutile de diaboliser le networking ! Tu peux le voir comme une opportunité de reprendre des contacts avec d’anciens collègues, de rencontrer de nouvelles personnes et d’échanger.

Ça y est, tu es dans l’action : tu rebondis face à ce licenciement !

En effectuant ces 10 petits pas, tu t’es mise en action, de façon intentionnelle. Tu as maintenant tous les outils en mains pour décrocher le boulot qui te fait envie et qui te convient.

Tu sais qui tu es, ce que tu veux, ce que tu as à offrir, comment le communiquer et comment l’atteindre !

En chemin, tu as naturellement effectué ta transition intérieure, tu as traversé les trois phases d’acceptation de ce changement : tu as clos un chapitre, traversé une phase de flou, puis tu es maintenant en train d’ouvrir un nouveau chapitre !

C’est le cheminement que je propose à tous les humanitaires que j’accompagne dans leurs transitions. Je sais que ça fonctionne ! J’ai d’ailleurs créé un programme dédié, que tu peux consulter ici : Je réussis les transitions de ma vie d’humanitaire.

Et si tu as envie d’échanger directement avec moi, contacte-moi pour que nous en discutions dans le cadre d’une séance découverte, offerte et sans engagement. Nous pourrons évaluer ensemble si ce programme est ce dont tu as besoin.

N’hésite pas à réagir et commenter cet article ou vidéo !

Je te souhaite le meilleur pour cette transition !

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Nancy Bonamy accompagne les humanitaires, les expatriés en poste et les conjoints accompagnants qui souhaitent créer des changements positifs dans leur vie professionnelle et personnelle. Nancy travaille aussi avec les organisations humanitaires et entreprises internationales qui souhaitent soutenir leurs collaborateurs, et les conjoints  qui les accompagnent, dans leurs transitions et développement professionnels et personnels en expatriation.

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